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logiciels_libres_connaissances_ouvertes_et_cultures_libres

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 Il était économiquement rationnel que les logiciels soient four­nis gratuitement ou à bas coût, sous une forme qui en permette la modification (c’est-à-dire avec le code source). Ils étaient considérés « comme une forme de garniture offerte par les fabricants pour donner plus de saveur à leurs coûteux systèmes informatiques » . La gratuité et l’ouverture favorisaient les améliorations techniques et ne représentaient pas véritablement de manque à gagner en l’absence d’une industrie du logiciel autonome. Dans une économie de l’informatique reposant sur la vente de hardware et sur un système de distribution centralisé, de meilleurs softwares ne pouvaient qu’aider à écouler plus de machines. IBM intégrait ainsi à ses logiciels les modifications les plus utiles faites par les utilisateurs. L’entreprise renforçait de la sorte la captivité de ses clients, prévenait l’émergence d’éditeurs de logiciels indépendants, et consolidait sa position quasi hégémonique dans un marché où les coûts d’entrée étaient prohibitifs. Il était économiquement rationnel que les logiciels soient four­nis gratuitement ou à bas coût, sous une forme qui en permette la modification (c’est-à-dire avec le code source). Ils étaient considérés « comme une forme de garniture offerte par les fabricants pour donner plus de saveur à leurs coûteux systèmes informatiques » . La gratuité et l’ouverture favorisaient les améliorations techniques et ne représentaient pas véritablement de manque à gagner en l’absence d’une industrie du logiciel autonome. Dans une économie de l’informatique reposant sur la vente de hardware et sur un système de distribution centralisé, de meilleurs softwares ne pouvaient qu’aider à écouler plus de machines. IBM intégrait ainsi à ses logiciels les modifications les plus utiles faites par les utilisateurs. L’entreprise renforçait de la sorte la captivité de ses clients, prévenait l’émergence d’éditeurs de logiciels indépendants, et consolidait sa position quasi hégémonique dans un marché où les coûts d’entrée étaient prohibitifs.
  
-{{ 1024px-Apple_II_IMG_4212.jpg?400 |Apple II Apple II}}+{{ media_01:1024px-apple_ii_img_4212.jpg?400 |Apple II Apple II}}
  
 Avec l’arrivée des premiers ordinateurs personnels à partir de 1977 (l’Apple II, puis l’IBM PC en 1981), le marché de l’informatique se déporte progressivement du matériel à la vente de logiciel, avec notamment l’arrivée du premier Windows en 1985. Aujourd’hui, un certain nombre d’éditeurs de logiciels sont passés à une système « Software As A Service » (SAAS) où tout ou partie du logiciel est dans le « cloud » et il faut louer de façon mensuelle le droit d’utiliser ces logiciels (c’est le cas de Microsoft avec la suite bureautique Office365 ou encore Adobe avec la suite Photoshop et autres), une raison de plus de passer aux logiciels libres et de retrouver de l’autonomie numérique ? Avec l’arrivée des premiers ordinateurs personnels à partir de 1977 (l’Apple II, puis l’IBM PC en 1981), le marché de l’informatique se déporte progressivement du matériel à la vente de logiciel, avec notamment l’arrivée du premier Windows en 1985. Aujourd’hui, un certain nombre d’éditeurs de logiciels sont passés à une système « Software As A Service » (SAAS) où tout ou partie du logiciel est dans le « cloud » et il faut louer de façon mensuelle le droit d’utiliser ces logiciels (c’est le cas de Microsoft avec la suite bureautique Office365 ou encore Adobe avec la suite Photoshop et autres), une raison de plus de passer aux logiciels libres et de retrouver de l’autonomie numérique ?
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 Un programme est un logiciel libre s'il donne toutes ces libertés aux utilisateurs de manière adéquate. Dans le cas contraire, il est non libre. Bien que nous puissions faire une distinction entre différents schémas de distribution non libres, en quantifiant ce qui leur manque pour être libres, nous les considérons tous comme équivalents dans leur manque d'éthique. « Logiciel libre » ne signifie pas « non commercial ». Un logiciel libre doit permettre l'usage commercial, le développement commercial et la distribution commerciale. Le développement commercial de logiciel libre n'est plus l'exception ; de tels logiciels libres commerciaux sont très importants. Vous pouvez avoir payé pour obtenir une copie d'un logiciel libre ou vous pouvez l'avoir obtenu gratuitement. Mais quelle que soit la manière dont vous vous l'êtes procuré, vous avez toujours la liberté de copier et de modifier le logiciel et même d'en vendre des copies. Un programme est un logiciel libre s'il donne toutes ces libertés aux utilisateurs de manière adéquate. Dans le cas contraire, il est non libre. Bien que nous puissions faire une distinction entre différents schémas de distribution non libres, en quantifiant ce qui leur manque pour être libres, nous les considérons tous comme équivalents dans leur manque d'éthique. « Logiciel libre » ne signifie pas « non commercial ». Un logiciel libre doit permettre l'usage commercial, le développement commercial et la distribution commerciale. Le développement commercial de logiciel libre n'est plus l'exception ; de tels logiciels libres commerciaux sont très importants. Vous pouvez avoir payé pour obtenir une copie d'un logiciel libre ou vous pouvez l'avoir obtenu gratuitement. Mais quelle que soit la manière dont vous vous l'êtes procuré, vous avez toujours la liberté de copier et de modifier le logiciel et même d'en vendre des copies.
  
-{{ 1052px-Carte_conceptuelle_du_logiciel_libre.svg.png?400 |Carte conceptuelle du logiciel libre Carte conceptuelle du logiciel libre }}+{{ media_01:1052px-carte_conceptuelle_du_logiciel_libre.svg.png?400 |Carte conceptuelle du logiciel libre Carte conceptuelle du logiciel libre }}
  
 ==== Pourquoi le libre est-il différent de l’open source ? ==== ==== Pourquoi le libre est-il différent de l’open source ? ====
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 En 1991, un jeune étudiant finlandais nommé Linus Torvalds commença à développer un noyau (un noyau est l’élément de tout système d’exploitation qui permet de faire le lien entre la partie matérielle de l’ordinateur et sa partie logicielle) pour Minix (un dérivé d’Unix), afin de pouvoir accéder à son compte Unix depuis l’ordinateur de son domicile. Il rendit rapidement son travail disponible, par le biais d’une licence interdisant toute utilisation commerciale dans un premier temps, puis grâce à la GPL à partir de février 1992. Le logiciel fut baptisé Linux, du nom de son fondateur, et conformément à la tradition voulant que toute variante d’Unix finisse par la lettre x. Grâce aux listes de diffusion et aux forums électroniques, de nombreux développeurs apportèrent peu à peu des améliorations au code écrit par Linus Torvalds. Le projet pris ainsi une ampleur que celui-ci avait été loin de soupçonner au départ, lorsqu’il parlait de son travail comme d’un « passe-temps [...] pas aussi sérieux et professionnel que GNU ». En 1991, un jeune étudiant finlandais nommé Linus Torvalds commença à développer un noyau (un noyau est l’élément de tout système d’exploitation qui permet de faire le lien entre la partie matérielle de l’ordinateur et sa partie logicielle) pour Minix (un dérivé d’Unix), afin de pouvoir accéder à son compte Unix depuis l’ordinateur de son domicile. Il rendit rapidement son travail disponible, par le biais d’une licence interdisant toute utilisation commerciale dans un premier temps, puis grâce à la GPL à partir de février 1992. Le logiciel fut baptisé Linux, du nom de son fondateur, et conformément à la tradition voulant que toute variante d’Unix finisse par la lettre x. Grâce aux listes de diffusion et aux forums électroniques, de nombreux développeurs apportèrent peu à peu des améliorations au code écrit par Linus Torvalds. Le projet pris ainsi une ampleur que celui-ci avait été loin de soupçonner au départ, lorsqu’il parlait de son travail comme d’un « passe-temps [...] pas aussi sérieux et professionnel que GNU ».
  
-{{ 1200px-Heckert GNU white.svg.png?330 }}+{{ media_01:1200px-heckert_gnu_white.svg.png?330 }}
  
 {{ youtube>5iFnzr73XXk }} {{ youtube>5iFnzr73XXk }}
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 Au début de l’année 1998, de nombreuses entreprises informatiques demeuraient malgré tout réticentes à s’engager dans le logiciel libre. Elles étaient notamment rebutées par l’appellation free software, spontanément associée à une idée de gratuité peu favorable aux affaires. C’est pour tenter de mettre fin à ces ambiguïtés et favoriser la pénétration du logiciel libre dans le monde de l’entreprise, que l’expression « open source » fut forgée. Son usage se répandit comme une traînée de poudre, mais Richard Stallman ne tarda pas à désapprouver cette évolution terminologique. L’expression open source avait certes l’avantage d’éliminer la confusion entre liberté et gratuité, qu’il avait lui-même sans cesse cherché à désamorcer. Mais elle conduisait aussi à passer sous silence la question de la liberté, qui avait toujours été au cœur de son combat. Au début de l’année 1998, de nombreuses entreprises informatiques demeuraient malgré tout réticentes à s’engager dans le logiciel libre. Elles étaient notamment rebutées par l’appellation free software, spontanément associée à une idée de gratuité peu favorable aux affaires. C’est pour tenter de mettre fin à ces ambiguïtés et favoriser la pénétration du logiciel libre dans le monde de l’entreprise, que l’expression « open source » fut forgée. Son usage se répandit comme une traînée de poudre, mais Richard Stallman ne tarda pas à désapprouver cette évolution terminologique. L’expression open source avait certes l’avantage d’éliminer la confusion entre liberté et gratuité, qu’il avait lui-même sans cesse cherché à désamorcer. Mais elle conduisait aussi à passer sous silence la question de la liberté, qui avait toujours été au cœur de son combat.
  
-{{ 710px-Classification_des_licences.svg.png?400 |Classification des licences Classification des licences}}+{{ media_01:710px-classification_des_licences.svg.png?400 |Classification des licences Classification des licences}}
  
 Ce clivage s’institutionnalisa en 1998, avec la création par Eric Raymond et Bruce Perens de l’Open Source Initiative (OSI). Cette nouvelle organisation se présentait à bien des égards comme la rivale de la Free Software Foundation. L’OSI commença ainsi à délivrer le label « OSI approved » aux logiciels dont les licences satisfaisaient aux critères de l’open source, moins restrictifs et injonctifs que ceux du free software. Les divergences portaient notamment sur le principe du copyleft. Quand la Free Software Foundation défendait celui-ci, c’est-à-dire prônait l’obligation d’offrir les mêmes libertés aux utilisateurs de toutes les versions dérivées d’un logiciel libre, l’Open Source Initiative se contentait de permettre que les logiciels dérivés soient soumis aux mêmes conditions. Il s’agissait d’une nuance importante. Le succès de l’approche open source fut concomitant à la croissance fulgurante des entreprises de nouvelles technologies et au gonflement de la bulle Internet. Ce clivage s’institutionnalisa en 1998, avec la création par Eric Raymond et Bruce Perens de l’Open Source Initiative (OSI). Cette nouvelle organisation se présentait à bien des égards comme la rivale de la Free Software Foundation. L’OSI commença ainsi à délivrer le label « OSI approved » aux logiciels dont les licences satisfaisaient aux critères de l’open source, moins restrictifs et injonctifs que ceux du free software. Les divergences portaient notamment sur le principe du copyleft. Quand la Free Software Foundation défendait celui-ci, c’est-à-dire prônait l’obligation d’offrir les mêmes libertés aux utilisateurs de toutes les versions dérivées d’un logiciel libre, l’Open Source Initiative se contentait de permettre que les logiciels dérivés soient soumis aux mêmes conditions. Il s’agissait d’une nuance importante. Le succès de l’approche open source fut concomitant à la croissance fulgurante des entreprises de nouvelles technologies et au gonflement de la bulle Internet.
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 La combinaison de ces 4 critères produit 6 licences type qui permettent à l’auteur de donner plus ou moins de libertés aux personnes qui souhaiteraient ré-utiliser sa création. http://creativecommons.fr/licences/ La combinaison de ces 4 critères produit 6 licences type qui permettent à l’auteur de donner plus ou moins de libertés aux personnes qui souhaiteraient ré-utiliser sa création. http://creativecommons.fr/licences/
  
-{{ 370px-Creative_commons_license_spectrum_fr.svg.png?330 |Le « spectre » des licences Creative Commons }}+{{ media_09:370px-creative_commons_license_spectrum_fr.svg.png?330 |Le « spectre » des licences Creative Commons }}
  
 A titre d’exemple, les contenus de l’encyclopédie participative Wikipedia sont placés par défaut sous licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, ce qui a permis de mettre tout un pan de la connaissance humaine sous un régime de droit d’auteur beaucoup plus permissif que le régime « traditionnel », on peut ainsi éditer et vendre des livres à partir des contenus de Wikipedia sans aucun soucis. A titre d’exemple, les contenus de l’encyclopédie participative Wikipedia sont placés par défaut sous licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, ce qui a permis de mettre tout un pan de la connaissance humaine sous un régime de droit d’auteur beaucoup plus permissif que le régime « traditionnel », on peut ainsi éditer et vendre des livres à partir des contenus de Wikipedia sans aucun soucis.
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 {{ Arduino_Uno_-_R3.jpg?330 |vignette|Carte Arduino }}  {{ Arduino_Uno_-_R3.jpg?330 |vignette|Carte Arduino }} 
-{{ 480px-Reprap Darwin.jpg?330 |vignette|RepRap Modèle Darwin }}+{{ media_01:480px-reprap_darwin.jpg?330 |vignette|RepRap Modèle Darwin }}
  
   * La Généalogie RepRap : http://reprap.org/wiki/RepRap_Family_Tree   * La Généalogie RepRap : http://reprap.org/wiki/RepRap_Family_Tree
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 {{ Tilly_sRGB-3.jpg?400 |Projet OpenBionics }}  {{ Tilly_sRGB-3.jpg?400 |Projet OpenBionics }} 
 {{ Echopen-featured1.jpg?400 |Projet Echopen }}  {{ Echopen-featured1.jpg?400 |Projet Echopen }} 
-{{ 1-OpenScienceHardware-Best EC Overview.jpg?400 |Open Science Harware }}+{{ media_02:1-opensciencehardware-best_ec_overview.jpg?400 |Open Science Harware }}
  
 ==== La culture du libre s’immisce dans de nombreux autres domaines de la société ==== ==== La culture du libre s’immisce dans de nombreux autres domaines de la société ====
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   * Conférence Framasoft [[https://wiki.labomedia.org/images/2/29/Contributopia-JDLL2018.pdf|Contributopia-JDLL2018.pdf]]   * Conférence Framasoft [[https://wiki.labomedia.org/images/2/29/Contributopia-JDLL2018.pdf|Contributopia-JDLL2018.pdf]]
 +  * Cours Framasoft sur la culture libre : https://librecours.net/parcours/upload-lc001/index.html
  
 === « Open data » ou données ouvertes === === « Open data » ou données ouvertes ===
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 Toujours dans la dynamique du libre, **un mouvement international se regroupe sous l’appellation « open government »** ou de gouvernance ouverte. Ce mouvement promeut l’idée qu’il faut ouvrir la gouvernance des institutions publiques aux citoyens en leur donnant les moyens à la fois de connaître les éléments constitutifs des politiques publiques (enjeux, budgets, …) et aussi de pouvoir participer à la décision publique. C’est donc une envie de transparence et de mise en débat et en partage des décisions politiques qui conduirait à placer les élus plus comme des animateurs du débat public que comme décisionnaires. De nombreuses initiatives existent dans le monde, qui s’appuient sur des plateformes en ligne et des réunions « in real life » pour orchestrer l’attribution d’un budget participatif, discuter et proposer des évolutions pour un projet de loi, ou encore co-construire un aménagement de l’espace public comme une place ou un parc. On peut simplement citer l’initiative très volontariste de la ville de Barcelone qui a déployé de nombreux outils et de nombreuses actions tout en participant au développement d’un réseau qui fédère ces initiatives à l’échelle internationale.  Toujours dans la dynamique du libre, **un mouvement international se regroupe sous l’appellation « open government »** ou de gouvernance ouverte. Ce mouvement promeut l’idée qu’il faut ouvrir la gouvernance des institutions publiques aux citoyens en leur donnant les moyens à la fois de connaître les éléments constitutifs des politiques publiques (enjeux, budgets, …) et aussi de pouvoir participer à la décision publique. C’est donc une envie de transparence et de mise en débat et en partage des décisions politiques qui conduirait à placer les élus plus comme des animateurs du débat public que comme décisionnaires. De nombreuses initiatives existent dans le monde, qui s’appuient sur des plateformes en ligne et des réunions « in real life » pour orchestrer l’attribution d’un budget participatif, discuter et proposer des évolutions pour un projet de loi, ou encore co-construire un aménagement de l’espace public comme une place ou un parc. On peut simplement citer l’initiative très volontariste de la ville de Barcelone qui a déployé de nombreux outils et de nombreuses actions tout en participant au développement d’un réseau qui fédère ces initiatives à l’échelle internationale. 
  
-{{ 1024px-Democratie Ouverte.jpg?400 |fig:1024px-Democratie Ouverte.jpg }} +{{ media_01:1024px-democratie_ouverte.jpg?400 |fig:1024px-Democratie Ouverte.jpg }} 
  
 {{ Decidim.png?400 |fig:Projet Decidim }} {{ Decidim.png?400 |fig:Projet Decidim }}
logiciels_libres_connaissances_ouvertes_et_cultures_libres.txt · Dernière modification : 2023/12/15 11:12 de Benjamin Labomedia