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une_histoire_des_arts_numeriques_des_nouveaux_medias_multimedia_interactif_-_de_1900_a_nos_jours [2018/07/26 16:37] – [Nicolas Schöffer et la Tour Spatiodynamique et Cybernétique 1955] Benjamin Labomediaune_histoire_des_arts_numeriques_des_nouveaux_medias_multimedia_interactif_-_de_1900_a_nos_jours [2020/10/29 13:53] (Version actuelle) – ↷ Liens modifiés en raison d'un déplacement. serge
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 ==== Richard Wagner et l'art total - 1850 ==== ==== Richard Wagner et l'art total - 1850 ====
  
-{{ :L-Bayrethertheater.png|fig:L-Bayrethertheater.png }} +{{ media_05:l-bayrethertheater.png }} 
  
 On peut considérer Richard Wagner comme un précurseur dans le sens où il écrit en 1849 un essai "L'oeuvre d'art du future" dans lequel il imagine une fusion des différents arts en utilisant l'opéra comme medium. En 1876, ouvre le Palais des festivals à Bayreuth en Allemagne où Wagner va mettre en application ses théories : mettre les spectateurs dans la pénombre, les entourer par la réverbération sonore, jouer des lumières et revitaliser le principe de l'amphithéâtre grec pour focaliser l'attention sur la scène. Ceci préfigurait en quelque sorte la réalité virtuelle et immersive. On peut considérer Richard Wagner comme un précurseur dans le sens où il écrit en 1849 un essai "L'oeuvre d'art du future" dans lequel il imagine une fusion des différents arts en utilisant l'opéra comme medium. En 1876, ouvre le Palais des festivals à Bayreuth en Allemagne où Wagner va mettre en application ses théories : mettre les spectateurs dans la pénombre, les entourer par la réverbération sonore, jouer des lumières et revitaliser le principe de l'amphithéâtre grec pour focaliser l'attention sur la scène. Ceci préfigurait en quelque sorte la réalité virtuelle et immersive.
  
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-       {{ :800px-zuschauerraum_des_bayreuther_festspielhauses__281870s_engraving_29250.png }}+       {{ media_01:800px-zuschauerraum_des_bayreuther_festspielhauses_281870s_engraving_29250.png }}
  
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 C'est à partir de ce moment que Russolo abandonne son activité picturale pour se consacrer totalement aux problèmes musicaux. Le 2 juin 1913, au cours d'une soirée futuriste au théâtre Storchi de Modène, Russolo présente au public un éclateur ; le 11 août, un groupe de correspondants de presse étrangers, réunis chez Marinetti à Milan, peuvent voit quinze intonarumori. Le 1er mars 1914, il publie dans Lacerba un article intitulé Grafia enarmonica per gli intonarumoni futuristi (Notation enharmonique pour les intonarumori futuristes), introduisant un nouveau type de notation musicale encore actuellement utilisé par les compositeurs de musique électronique. C'est à partir de ce moment que Russolo abandonne son activité picturale pour se consacrer totalement aux problèmes musicaux. Le 2 juin 1913, au cours d'une soirée futuriste au théâtre Storchi de Modène, Russolo présente au public un éclateur ; le 11 août, un groupe de correspondants de presse étrangers, réunis chez Marinetti à Milan, peuvent voit quinze intonarumori. Le 1er mars 1914, il publie dans Lacerba un article intitulé Grafia enarmonica per gli intonarumoni futuristi (Notation enharmonique pour les intonarumori futuristes), introduisant un nouveau type de notation musicale encore actuellement utilisé par les compositeurs de musique électronique.
  
-{{:Intonarumori-veduta.jpg|fig:Intonarumori-veduta.jpg}} {{:Lartdesb1.gif?300|fig:Lartdesb1.gif}} {{:Bruit4.gif|fig:Bruit4.gif}}+{{media_07:intonarumori-veduta.jpg|fig:Intonarumori-veduta.jpg}} {{media_07:lartdesb1.gif?300|fig:Lartdesb1.gif}} {{media_05:bruit4.gif|fig:Bruit4.gif}} 
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 +{{youtube>BYPXAo1cOA4?big}}
  
 === Références === === Références ===
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 ==== Nam June Paik, l'art vidéo - 1965 ==== ==== Nam June Paik, l'art vidéo - 1965 ====
  
-{{:88px-Magnet TV.jpg|fig:Nam June Paik, Magnet TV, 1965}} **Nam June Paik** est un artiste que l'on peut qualifier de "multimedia" puisqu'après des études en histoire de l’art et en musicologie à Tokyo, il commença à expérimenter avec tout d’abord la musique électro-acoustique aux côtés des membres du groupe néo-dada Fluxus. La technologie vidéo devenant plus accessible au début des années 60 (avec en particulier l'invention de la cassette vidéo), il réalisa en 1963 une première oeuvre appelée "13 distorted TV sets" qui fera date dans l'histoire de l'art et concrétisera ce que l'on appelle dorénavant "**L'art vidéo**". Cette pratique consiste à détourner des matériels vidéos de leur usage premier pour réaliser des installations, des performances dans une démarche souvent expérimentale.+{{media_02:88px-magnet_tv.jpg|fig:Nam June Paik, Magnet TV, 1965}} **Nam June Paik** est un artiste que l'on peut qualifier de "multimedia" puisqu'après des études en histoire de l’art et en musicologie à Tokyo, il commença à expérimenter avec tout d’abord la musique électro-acoustique aux côtés des membres du groupe néo-dada Fluxus. La technologie vidéo devenant plus accessible au début des années 60 (avec en particulier l'invention de la cassette vidéo), il réalisa en 1963 une première oeuvre appelée "13 distorted TV sets" qui fera date dans l'histoire de l'art et concrétisera ce que l'on appelle dorénavant "**L'art vidéo**". Cette pratique consiste à détourner des matériels vidéos de leur usage premier pour réaliser des installations, des performances dans une démarche souvent expérimentale.
  
 Nam June Paik travaillera particulièrement sur le triturage et la déformation d'images, sur le détournement de l'objet télévisuel en tant que tel, toujours en gardant un coté humoristique, ironique. Il rencontra très tôt les compositeurs parmi les plus inventifs de son époque, avec notamment Stockhausen et John Cage avec lequel il se lie d'amitié et collaborera dans "Variation V", un "opéra multimedia" dans lequel on retrouve également le Chorégraphe Merce Cunningham. Ce spectacle mélange des vidéos de Nam June Paik, des danseurs encadrés par Cunningham et des musiques de Cage générés en partie en direct à partir de sources "live" et en interaction avec un dispositif de capteurs qui retranscrivaient une partie des mouvements des danseurs (voir la vidéo). Nam June Paik travaillera particulièrement sur le triturage et la déformation d'images, sur le détournement de l'objet télévisuel en tant que tel, toujours en gardant un coté humoristique, ironique. Il rencontra très tôt les compositeurs parmi les plus inventifs de son époque, avec notamment Stockhausen et John Cage avec lequel il se lie d'amitié et collaborera dans "Variation V", un "opéra multimedia" dans lequel on retrouve également le Chorégraphe Merce Cunningham. Ce spectacle mélange des vidéos de Nam June Paik, des danseurs encadrés par Cunningham et des musiques de Cage générés en partie en direct à partir de sources "live" et en interaction avec un dispositif de capteurs qui retranscrivaient une partie des mouvements des danseurs (voir la vidéo).
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 C'est donc le spectateur qui devient le principal constituant de cette oeuvre qui constituera un modèle pour la plupart des oeuvres mettant en scène des décalages spatio-temporelles dans lesquelles le spectateur est simultanément sujet et objet de perception. Que se passe t-il quand il n'y a personne dans l'installation ? Il expérimentera autour de ce dispositif en utilisant l'effet larsen vidéo ou "feedback" en faisant se réfléchir le miroir et le moniteur, créant une mise en abîme infinie. Par la multiplication des reflets, "Graham complique la situation, lui conférant une dimension sociale, voire politique; en cela, il dépasse la mise en scène de la simple perception qu'il observe et rejette chez les minimalistes. Car cette oeuvre engage le spectateur non pas seulement comme sujet percevant, mais davantage comme une personne prise dans un réseau de relations : à se regarder en train de regarder, on porte sur soi le regard de l'autre (expérience du cadre social), et le dispositif, empruntant à la vidéo-surveillance, suggère jusqu'au contrôle que la société exerce sur les individus et leurs comportements". C'est donc le spectateur qui devient le principal constituant de cette oeuvre qui constituera un modèle pour la plupart des oeuvres mettant en scène des décalages spatio-temporelles dans lesquelles le spectateur est simultanément sujet et objet de perception. Que se passe t-il quand il n'y a personne dans l'installation ? Il expérimentera autour de ce dispositif en utilisant l'effet larsen vidéo ou "feedback" en faisant se réfléchir le miroir et le moniteur, créant une mise en abîme infinie. Par la multiplication des reflets, "Graham complique la situation, lui conférant une dimension sociale, voire politique; en cela, il dépasse la mise en scène de la simple perception qu'il observe et rejette chez les minimalistes. Car cette oeuvre engage le spectateur non pas seulement comme sujet percevant, mais davantage comme une personne prise dans un réseau de relations : à se regarder en train de regarder, on porte sur soi le regard de l'autre (expérience du cadre social), et le dispositif, empruntant à la vidéo-surveillance, suggère jusqu'au contrôle que la société exerce sur les individus et leurs comportements".
  
-{{:Bildgrahamfull.jpg?451|fig:Dan Graham Opposing Mirrors and Video Monitors on Time Delay, 1974, schéma de l'installation, © Dan Graham}} {{:Dan-Graham02.jpg|fig:Dan Graham Opposing Mirrors and Video Monitors on Time Delay, 1974/1993; Collection SFMOMA, © Dan Graham}}+{{media_04:bildgrahamfull.jpg?451|fig:Dan Graham Opposing Mirrors and Video Monitors on Time Delay, 1974, schéma de l'installation, © Dan Graham}} {{media_08:dan-graham02.jpg|fig:Dan Graham Opposing Mirrors and Video Monitors on Time Delay, 1974/1993; Collection SFMOMA, © Dan Graham}}
  
 voir la vidéo : http://www.medienkunstnetz.de/works/time-delay-room/video/1/ voir la vidéo : http://www.medienkunstnetz.de/works/time-delay-room/video/1/
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 ==== Bill Viola - Dataspace 1983 ==== ==== Bill Viola - Dataspace 1983 ====
  
-{{:Billviola-dataspace.jpg|Bill Viola - Dataspace 1983 Bill Viola - Dataspace 1983}}+{{media_04:billviola-dataspace.jpg|Bill Viola - Dataspace 1983 Bill Viola - Dataspace 1983}}
  
 Depuis qu'il a commencé à produire de l'art vidéo dans le début des années 1970, Bill Viola a exploré des façons de manipuler et de restructurer notre perception du temps et l'espace par le biais des médias électroniques. Dans les installations vidéo, tels que salle de Saint-Jean de la Croix (1983), Viola a démontré le potentiel narratif de «dataspace» un territoire d'"information" dans lequel toutes les données existe dans un présent continu disponibles pour une utilisation dans des juxtapositions infinies. Viola arrive à la notion de dataspace en considérant les bâtiments et espaces qui ont été construits au cours des âges selon la trame de l'histoire culturelle et architecturale, de temples grecs aux cathédrales gothiques. Il compare ces «palais de mémoire» à l'ordinateur personnel, avec sa capacité de stockage, un accès instantané et la récupération des informations. L'ordinateur a introduit la «prochaine étape de l'évolution», affirme Viola, dans lequel les modèles anciens de la mémoire et l'expression artistique renaissent à travers le processus fluide de technologies de l'information. Depuis qu'il a commencé à produire de l'art vidéo dans le début des années 1970, Bill Viola a exploré des façons de manipuler et de restructurer notre perception du temps et l'espace par le biais des médias électroniques. Dans les installations vidéo, tels que salle de Saint-Jean de la Croix (1983), Viola a démontré le potentiel narratif de «dataspace» un territoire d'"information" dans lequel toutes les données existe dans un présent continu disponibles pour une utilisation dans des juxtapositions infinies. Viola arrive à la notion de dataspace en considérant les bâtiments et espaces qui ont été construits au cours des âges selon la trame de l'histoire culturelle et architecturale, de temples grecs aux cathédrales gothiques. Il compare ces «palais de mémoire» à l'ordinateur personnel, avec sa capacité de stockage, un accès instantané et la récupération des informations. L'ordinateur a introduit la «prochaine étape de l'évolution», affirme Viola, dans lequel les modèles anciens de la mémoire et l'expression artistique renaissent à travers le processus fluide de technologies de l'information.
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 ==== Jeffrey Shaw - Legible City 1989 ==== ==== Jeffrey Shaw - Legible City 1989 ====
  
-{{:JeffreyShaw083_003.jpg|fig:Legible City de Jeffrey Shaw, 1989}} Dans "Legible City", installation de Jeffrey Shaw, le visiteur est en mesure de faire de la bicyclette stationnaire à travers une représentation d'une ville virtuelle dans laquelle les batiments sont remplacés par des lettres générées par ordinateur qui forment ainsi des mots et des phrases sur les côtés de la rue. Des plans de villes réelles - Manhattan, Amsterdam et Karlsruhe - ont été utilisés, l'architecture existante de ces villes étant alors complètement remplacée par ces formes textuelles écrites et compilées par Dirk Groeneveld. Voyager à travers ces villes des mots est donc un voyage par la lecture, le choix du chemin provoque une juxtaposition spontanée de textes et de sens.+{{media_07:jeffreyshaw083_003.jpg|fig:Legible City de Jeffrey Shaw, 1989}} Dans "Legible City", installation de Jeffrey Shaw, le visiteur est en mesure de faire de la bicyclette stationnaire à travers une représentation d'une ville virtuelle dans laquelle les batiments sont remplacés par des lettres générées par ordinateur qui forment ainsi des mots et des phrases sur les côtés de la rue. Des plans de villes réelles - Manhattan, Amsterdam et Karlsruhe - ont été utilisés, l'architecture existante de ces villes étant alors complètement remplacée par ces formes textuelles écrites et compilées par Dirk Groeneveld. Voyager à travers ces villes des mots est donc un voyage par la lecture, le choix du chemin provoque une juxtaposition spontanée de textes et de sens.
  
 Le guidon et les pédales du vélo permettent au spectateur un contrôle interactif sur la direction et la vitesse de voyage. L'effort physique du cyclisme dans le monde réel est directement transposée dans l'environnement virtuel, ce qui tend à rapprocher l'organisme biologique et le domaine virtuel. Un vidéo projecteur est utilisé pour projeter l'image générée par ordinateur sur un grand écran. Un autre petit écran à l'avant du vélo montre un plan simple de chaque ville, avec un indicateur montrant la position momentanée du cycliste. Le guidon et les pédales du vélo permettent au spectateur un contrôle interactif sur la direction et la vitesse de voyage. L'effort physique du cyclisme dans le monde réel est directement transposée dans l'environnement virtuel, ce qui tend à rapprocher l'organisme biologique et le domaine virtuel. Un vidéo projecteur est utilisé pour projeter l'image générée par ordinateur sur un grand écran. Un autre petit écran à l'avant du vélo montre un plan simple de chaque ville, avec un indicateur montrant la position momentanée du cycliste.
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 Jodi nous oblige à remettre en question la représentation des données, sa traduction, sa cartographie, son application classique pour la visualisation et le décodage du langage de programmation en métaphores et en signes que nous pouvons interpréter et utiliser. En fin de compte, l'oeuvre de Jodi.org est constituée de code dépouillé de toutes les fonctionnalités, le code pour sa valeur esthétique, le code en tant que langue subversif, le code comme hallucination ou scène de théâtre. Jodi nous oblige à remettre en question la représentation des données, sa traduction, sa cartographie, son application classique pour la visualisation et le décodage du langage de programmation en métaphores et en signes que nous pouvons interpréter et utiliser. En fin de compte, l'oeuvre de Jodi.org est constituée de code dépouillé de toutes les fonctionnalités, le code pour sa valeur esthétique, le code en tant que langue subversif, le code comme hallucination ou scène de théâtre.
  
-       [[http://map.jodi.org/%5B%5BFichier:Backbonejodimap.gif%5D|1]]]+{{media_03:backbonejodimap.gif}} 
 + 
 +{{youtube>5V2oWQYvWHA}} 
  
-       {{youtube>5V2oWQYvWHA}} un de leurs travaux plus récent autour de la cartographie et présenté à l'IMAL en 2008+un de leurs travaux plus récent autour de la cartographie et présenté à l'IMAL en 2008
  
 === Références === === Références ===
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 - John Cage (1990) - John Cage (1990)
  
-{{tag>bj}}+{{tag>bj art_numérique}}
une_histoire_des_arts_numeriques_des_nouveaux_medias_multimedia_interactif_-_de_1900_a_nos_jours.1532623020.txt.gz · Dernière modification : 2018/07/26 16:37 de Benjamin Labomedia